Le SYNGOF au sein d’APH, a contribué au Ségur PH, soulignant la nécessité de revalorisation de l’ensemble des grilles salariales, et tout particulièrement des gardes et astreintes – part majeure de l’activité de gynécologie obstétrique -, mais aussi la nécessité de rééquilibrer la gouvernance en donnant, comme ceci avait été une évidence lors de la crise de COVID-19, un poids médical décisionnel légitime aux soignants.

Sur la forme, le Ségur s’est avéré une organisation décousue et limitée pour les praticiens hospitaliers par la faiblesse des moyens syndicaux accordés confinant à un déni démocratique (5 équivalents temps pleins pour représenter 56 856 PH et PHU…).

Ainsi, les conclusions du Ségur ont été décevantes, considérant les débuts et fins de carrière, sans ré-échelonnage pour l’ensemble des praticiens hospitaliers (ceci alors que la baisse de pouvoir d’achat des praticiens hospitaliers est de 30% en 20 ans, avec 30% des postes de PH vacants et le coût de l’intérim pour 10% des effectifs représente 20% de la masse salariale des médecins à l’hôpital !).

L’absence de revalorisation des gardes et astreintes, tant en termes financiers qu’en termes de reconnaissance de la pénibilité, est tout à fait inacceptable, tout comme l’absence de réelle avancée sur la gouvernance. C’est ainsi que le SYNGOF a voté, comme l’unanimité des syndicats constitutifs d’APH, la non signature de ce protocole Ségur très insuffisant.

Les avancées partielles de ce protocole restent encore soumises à décret d’application et malgré nos protestations, les jeunes praticiens hospitaliers déjà engagés dans la carrière ne profiteront pas des avancées offertes aux nouveaux entrants (pour ces derniers, effacement des 3 premiers échelons) :  jusqu’alors nos protestations sont restées vaines. C’est pourquoi une nouvelle mobilisation n’est pas à exclure…

Le deuxième point capital est l’évolution souhaitée du Centre National de Gestion des carrières de praticiens hospitaliers et directeurs. L’arrivée d’une nouvelle directrice est porteuse d’espoir, sous réserve que le constat soit clairement fait. En 2019, le département de gestion des directeurs emploie 21% du personnel pour gérer 5223 directeurs (soit environ une personne pour 250 directeurs), alors que le département de gestion des praticiens hospitaliers emploie 19% du personnel pour 56 856 PH et PU-PH (soit une personne pour environ 3000 PH…). Il est certain qu’à l’heure où la directrice s’exprime « adapter les offres de service aux besoins exprimés par les professionnels que nous gérons », une adaptation est effectivement nécessaire afin d’offrir aux médecins un service équivalent à celui rendu aux directeurs :
les directeurs disposent d’une commission des conditions de travail avec, entre autres, mise en place d’un formulaire de signalement des difficultés d’exercice et engagement à une réponse sous 48 h : l’offre de service du CNG se grandirait à offrir la même réactivité aux praticiens hospitaliers en difficulté, qui souvent après des mois de conflit finissent par être « suspendus en urgence », puis attendent des mois l’examen juste et paritaire de leur dossier en commission.

Deux poids deux mesures, voilà le ressenti unanime exprimé par les praticiens hospitaliers et si peu entendu par notre Ministre.

A l’heure où une seconde vague de COVID-19 est dans tous les esprits, celle-ci ne saurait être une raison de fin de non-recevoir aux justes revendications des praticiens hospitaliers qui, dans le cas contraire en tireront les conclusions en désertant l’hôpital.

Décidément, le choc d’attractivité promis n’est toujours pas là, tout particulièrement dans notre spécialité à forte sujétion liée aux gardes.

Praticiens Hospitaliers, exprimez vous, syndiquez vous !

Dr Pascale LE PORS-LEMOINE, vice-Présidente du SYNGOF, pôle PH

Ségur de la santé PH : le choc d’attractivité promis n’est pas au rendez-vous !

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