L’Assurance maladie a dévoilé son rapport « Charges et produits » et ses pistes pour définir des économies possibles pour maîtriser les dépenses : 1,015 milliard d’euros sont identifiés (dont quasiment la moitié sur le médicament et un tiers sur les actes et prescriptions).

Selon le rapport, l’Assurance maladie constate que les taux d’atteinte des objectifs d’économies de maîtrise médicalisée diminuent depuis plusieurs années, avec un épuisement des gisements d’économies potentielles. L’accompagnement des professionnels de santé, rare à l’hôpital et auprès des paramédicaux, n’est par ailleurs plus en adéquation avec le développement des structures de soins coordonnées et le travail en équipe que l’Assurance maladie soutient. Elle lance en ce sens un programme de rénovation, qui devrait s’achever en 2022 et commencer à faire effet en 2023 et les années suivantes, sans objectifs chiffrés pour le moment.

Pour mener ce travail, l’Assurance maladie identifie six axes de transformation :

Elle entend tout d’abord construire des parcours sur des pathologies ou des populations significatives, en s’appuyant sur sa cartographie des dépenses, dans le cadre d’une démarche de rénovation de la gestion du risque selon l’Assurance maladie. La cible fixée est une réduction de 15% des hospitalisations évitables sur un an, avec un démarrage à court terme, au 3e trimestre 2021. Cette logique sur les parcours s’inscrit dans un cadre pluriannuel, à l’image de ce que propose le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie sur la trajectoire des dépenses.

Ensuite, l’Assurance maladie entend continuer le développement des organisations de soins coordonnées, autour de l’organisation et de la pertinence des soins notamment. Elle compte tout d’abord accélérer la constitution des communautés professionnelles territoriales de santé et renforcer les missions des structures d’exercice coordonné.
Pour l’hôpital et le médico-social spécifiquement, un dialogue de gestion rénové est attendu sur la qualité et la pertinence des parcours. Des mécanismes d’intéressement et des actions d’accompagnement seront renouvelées afin de réduire les hospitalisations évitables.

L’Assurance maladie entend également accentuer la montée en charge du financement à la qualité, avec l’incitation financière déjà en place, autour du lien ville-hôpital.

Le quatrième axe porte sur le déploiement d’une approche multicanale et graduée des actions et des messages de l’Assurance maladie, avec une première campagne Metformine indiquée pour le diabète de type 2 dès septembre.

L’Assurance maladie souhaite rendre davantage l’assuré acteur de santé. Elle compte ainsi relancer la campagne de participation aux programmes de dépistage des cancers colorectaux et de l’utérus, ralentis par la crise sanitaire liée à l’épidémie de la maladie Covid-19.

Enfin, elle va s’appuyer sur une nouvelle stratégie de contrôle et de lutte contre la fraude. Un nouveau plan national de lutte contre les fraudes, fautes et abus est sur les rails en ciblant le trafic de médicament, les abus de certains centres de santé (surtout visuels et dentaires) et la liste des produits et prestations.

L’Assurance maladie ambitionne plus largement de fournir plus de données individualisées aux professionnels de santé, tout en continuant de développer l’open data, utilisée lors de la gestion de crise sanitaire.

Source : Hospimedia du 25/06/2021

L’Assurance maladie lance un programme de rénovation pour maîtriser les dépenses

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