Mortalité infantile : Le SYNGOF réagit à la proposition d’un moratoire sur la fermeture des petites maternités déposée par le groupe LIOT

Communiqué de presse
Mardi 08 avril 2025

 

Le SYNGOF rejoint l’analyse de la SFMP qui, dans son communiqué du 18 mars 2025, pointe la responsabilité des pouvoirs publics dans le manque de planification et d’anticipation des fermetures de maternités qui « auraient dû être réalisées dans le cadre d’une réorganisation globale de l’offre de soins avec à la clef, les investissements nécessaires à l’amélioration concomitante de l’accompagnement et de la prise en charge des femmes et des nouveau-nés, mais aussi à l’amélioration des conditions de travail des personnels de santé ».

 Pourtant, les alertes n’ont cessé depuis ces dernières années :

Un rapport de la Cour des comptes relatif aux maternités, présenté au Sénat en 2015, pointait un sous-financement structurel des maternités et signalait qu’un équilibre financier n’était possible qu’à partir de 1100 à 1 200 accouchements par an, en raison d’une déconnexion ancienne des tarifs et des coûts réels.

En novembre 2022, le CNGOF (Collège National des Gynécologues Obstétriciens de France) signalait que la crise de la démographie des gynécologues obstétriciens allait s’aggraver en l’absence de prise en compte de l’évolution des pratiques.

La mission première des gynécologues-obstétriciens est de sécuriser la salle de naissance »,  une activité  non programmée !

Des propositions collégiales du CNGOF / SFAR / SFMP  /SFN / CNSF / CARO ont été faites en 2019[1]  sur les contraintes de flux et des ressources devant prendre en compte :

  • le nombre d’accouchements,
  • le nombre de consultations et d’actes réalisés en urgence en gynécologie obstétrique,
  • la sévérité des urgences prises en charge et le niveau de recours maternel de l’établissement (types I, IIA, IIB, III),
  • l’imprévisibilité des pics d’activité,
  • le dimensionnement des unités de Gynécologie Obstétrique et de Néonatologie pour la prise en charge des activités non programmées.

Ces variations de flux des activités non programmées génèrent des tensions sur les effectifs et sur l’occupation des lits, entraînant  une baisse de qualité de soins à rapprocher des 2,8% « near miss »[2] (mort périnatale évitée de justesse).

Il est indispensable d’avoir un dimensionnement en lits d’amont et d’aval afin de limiter les transferts avant ou après la naissance faute de place.

L’activité d’obstétrique étant une activité non programmée , le taux d’occupation cible doit être le même que celui des services de réanimation, c’est-à-dire 85%.

Le nombre d’obstétriciens, anesthésistes, pédiatres et sages-femmes en maternité et le dimensionnement des structures doivent être proportionnels à l’activité obstétricale. Cela est indispensable à une sécurité sanitaire effective et à la bientraitance des personnels de la périnatalité.

Le SYNGOF alerte également sur l’augmentation du nombre d’accouchements à domicile, du fait des difficultés structurelles dans nos maternités, réalisés sans aucune sécurité sanitaire ni assurance professionnelle.

 

 

Contacts presse :
Emeline Barbé – 06 87 76 17 23 – emeline@eb-conseil.net

Dr Bertrand de Rochambeau, Président du SYNGOF, co-Président du BLOC, co-Président d’AVENIR SPÉ – LE BLOC – 06 48 20 16 77

Dr Pascal de Bièvre et Dr Pascale Le Pors, Pôle Praticien Hospitalier du SYNGOF

[1] (L. Sentilhes et all  Gynecologie Obstetrique Fertilité & Sénologie 47 (2019) 63-78)

[2] (EJOG EG O’Malley, 199 (116) 4/2016)  

Mortalité infantile : Le SYNGOF réagit à la proposition d’un moratoire sur la fermeture des petites maternités déposée par le groupe LIOT

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