Maternités en alerte : Une réforme toujours au statu quo, soumise à un arbitrage du ministre de la Santé

Communiqué de presse
Vendredi 5 août 2022

Face aux cris d’alarme des professionnels de la maternité, la réforme des activités de périnatalité reste au statu quo, suspendue à un arbitrage du nouveau ministre de la Santé 

 

Malgré les alertes multiples, réitérées année après année, des professionnels de la périnatalité – gynécologues obstétriciens, pédiatres, anesthésistes-réanimateurs, sages-femmes, directeurs d’établissements, groupes de santé, élus locaux, collectivités territoriales, association de patientes – l’Etat regarde le bateau couler.

Les décrets de 1998 qui pilotent l’organisation des activités dans les hôpitaux et donc des maternités ont fait l’objet d’une révision avec le concours de tous les acteurs depuis 2018, soutenus par les mouvements sociaux des sages-femmes et des mouvements dénonçant une maltraitance institutionnelle dans nos maternités, devenues incapables de s’adapter à la demande de la société.

Mais tandis que les derniers décrets réformant les activités sont programmés pour septembre, ceux des maternités manquent à l’appel, reportés sine die, soumis à un arbitrage du nouveau ministre de la Santé. Les évolutions de la périnatalité sont donc au point mort et son naufrage se poursuit.

Les gynécologues obstétriciens, les pédiatres, les anesthésistes-réanimateurs, les sages-femmes, les infirmières maltraités quittent les maternités publiques qui assurent 80% des naissances. La tension est telle que la situation se dégrade aussi dans les maternités privées, soumises à la même rigueur budgétaire. Depuis le printemps dernier, des maternités, de plus en plus nombreuses, parfois uniques dans leur département, sont devenues incapables d’assurer la permanence et la continuité des soins. Elles doivent fonctionner souvent en mode dégradé et certains jours cesser leur activité, les patientes devant être déroutées.

En question : les nouveaux ratios d’effectifs en périnatalité

Les ratios de professionnels de santé (sages-femmes, pédiatres, gynécologues-obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs) proposés par la DGOS ont été rejetés à l’unanimité par les professionnels de la périnatalité. Il y a en effet un réel décalage entre ce qu’il est possible de faire avec ces effectifs prévisionnels et la demande sociétale de prise en charge individualisée des mères en salle de naissance et au cours et au décours de leur séjour en maternité. 

Dans les maternités, les sages-femmes sont également employées à faire tourner les consultations, les échographies et diverses activités destinées à offrir des soins différenciés. Soumises à ce travail à la chaîne, elles quittent les salles de naissance. 

Les effectifs de gynécologues obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs et pédiatres sont insuffisants pour assurer sereinement des gardes sur place dans beaucoup de maternités moyennes et petites, tandis que dans les maternités à forte activité le doublement de la garde nécessite des effectifs qui sont actuellement indisponibles. 

Les maternités publiques ne cessent de voir grossir leur activité de naissance, alors que celle des maternités privées ne grossit plus, limité par l’équation une naissance /un médecin. 

La sous financiarisation de l’activité de maternité est une des origines de cette situation. Pendant ce temps, nos résultats périnataux et maternels s’altèrent, les maltraitances se multiplient, l’attractivité des maternités pour tous ces métiers s’estompe. 

Que fera le ministre de la Santé ?

L’administration ne peut pas trancher contre les professionnels sans aval politique. Ses prédécesseurs avaient choisi de ne pas trancher. Cet immobilisme décisionnel préjudiciable aux femmes se poursuivra-t-il ? Comment François Braun entend-il répondre à l’inquiétude des professionnels et des usagers des maternités ?

Contacts presse :
Emeline Barbé – 06 87 76 17 23 – emeline@eb-conseil.net

Dr Bertrand de Rochambeau, Président du SYNGOF, co-Président d’AVENIR SPÉ – LE BLOC – 06 48 20 16 77

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