Pour nous, chirurgiens d’Avenir Hospitalier et de la CPH, le compte n’y est pas. La chirurgie souffre d’un manque de reconnaissance, d’une dégradation de son exercice : toujours plus de contraintes administratives sans aucune reconnaissance de notre engagement médical pour notre spécialité à forte sujétion et pénibilité.
Alors que nous assumons le poids de la T2A, les projets de restructuration (GHT), que nous ne sommes concertés sur rien, nous avons toujours moins de poids dans les décisions d’organisation.
Notre travail et sa pénibilité ne sont pas reconnus (14 heures de travail de nuit en garde ou en astreinte ne valent que 10 heures !!!), la pénurie s’aggrave, et nous attendons toujours un signe fort de reconnaissance du ministère :

  • Un 14e échelon, adapté aux carrières de plus en plus longues par une démographie chirurgicale en crise.
  •  Une revalorisation substantielle de la prime de service public exclusif.
  • Une équipe suffisamment dimensionnée pour que nous puissions avoir du temps non clinique.
  • La reconnaissance de la pénibilité de nos nuits, avec une 5e demi-journée.
  • STOP aux charges administratives alourdies.
  • STOP à la dégradation de revenus  totalement déconnectés de la lourdeur des responsabilités, de la très forte sujétion (perte de 30% de notre pouvoir d’achat), de la  charge de travail au service des usagers, (revenus sans rapport avec ceux de nos collègues en libéral).
  • STOP aux décisions prises sans les soignants qui pourtant en assumeront seuls les conséquences médicales (GHT).

C’est le moment de le faire savoir avec force et de nous faire entendre : le préavis de grève déposé pour la journée d’action du 26 septembre nous concerne.
Déclarez-vous grévistes, et faites-vous réquisitionner si besoin pour vos patients et le programme opératoire : c’est un acte nécessaire pour que notre mécontentement soit  enfin mesuré à sa juste valeur, qui ne va pas à l’encontre de notre éthique puisque c’est désormais le seul moyen de se faire entendre.
Nos opinions doivent être entendues au-delà des couloirs de bloc opératoires.
De plus en plus de syndicats catégoriels nous rejoignent, bien au-delà de l’anesthésie réanimation : gériatres, biologistes, psychiatres, obstétriciens, urgentistes, pédiatres, réanimateurs médicaux, sans compter les syndicats hors spécialités.
Nous sommes en discussions depuis maintenant 4 ans avec ce gouvernement : d’abord le pacte de confiance. Puis la mission LeMenn. Puis le plan attractivité de la Ministre.
Depuis 4 ans, nous répétons inlassablement qu’il est nécessaire pour l’hôpital public qu’un choc attractivité ait lieu, car les postes vacants se multiplient, l’intérim médical se développe, la qualité des soins se dégrade, les médecins en poste souffrent de plus en plus, et quittent l’hôpital.
Depuis 4 ans, quelles sont les mesures prises ? La possibilité de travailler jusqu’à 72 ans, et c’est tout.
Les autres mesures que nous discutions âprement depuis l’annonce attractivité sont toujours en discussions, discussions très lentes, avec annulation itérative de réunions. Dans ce paquet de mesures, que nous soutenons, il y a deux types de mesures :

  • Celles qui concernent les médecins non encore titulaires : couverture sociale des PHC, prime d’engagement pour certains futurs PH (seulement deux spécialités sont concernées : anesthésie réanimation et radiologie, et certaines zones très défavorisées).
  • Les autres retenues par la Ministre qui concernent les PH ne sont pas de mesure à retenir les PH en titre : la prime à la mobilité ou prime GHT est une vague compensation de la nomadisation des médecins pour des projets territoriaux décidés d’en haut. Les mesures financières (un seul niveau d’astreinte soit 11 Euros de plus par nuit !!!) ne sont données que si un accord sur la permanence des soins est trouvé au niveau territorial, donc à remettre aux calendes grecques et au bon vouloir des administrations. La reconnaissance de la plage de travail du soir pour les plateaux techniques est bloquée dans les discussions à 4 ou 5 H au delà de 18H30 ! Où est l’attractivité, où est la mesure pour nous faire travailler encore plus ?
  • Aucune des autres mesures annoncées par la ministre n’a encore été évoquée.

Cet été, les libéraux ont obtenu un plan de revalorisation de 1 milliard d’euros. Pendant ce temps, les PH n’ont rien vu venir d’autre que l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires de 0,6%, nos salaires étant gelés depuis 2010. Notre pouvoir d’achat a baissé de 30% !
Nous n’avons pas été entendus, pire nous avons l’impression qu’on nous a occupés pour pas que nous revendiquions plus.
Chacun sait que la fenêtre politique se ferme très bientôt. Nous regrettons surtout de ne pas avoir lancé le mouvement en mai ou juin.
Si nous voulons gagner quelque chose pour les PH, et pour l’hôpital public, la sentence dès septembre doit être lourde pour que la Ministre entende que son plan attractivité est insuffisant, que rien n’est prévu d’attractif pour que les PH en titre restent à l’hôpital.

Nous appelons chacun à se déclarer gréviste auprès de son administration (quitte à se faire réquisitionner), et à se déclarer gréviste en s’inscrivant ici : 24Hvalent5DJ@gmail.com
 
Syndicalement vôtre,
Pascale LE PORS-LEMOINE
Vice-Présidente du SYNGOF
Vice-Présidente D’AVENIR HOSPITALIER

Chirurgiens des hôpitaux, halte au mépris, participons à la grève le 26 septembre

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