L’intersyndicale AVENIR  HOSPITALIER suit avec beaucoup d’attention le drame survenu à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, et s’associe à la douleur et à la colère des proches du Pr Meignen. La justice est désormais en charge du dossier. C’est sûrement plus par ce moyen que la vérité pourra émerger que via une commission locale avec des intervenants trop impliqués dans l’institution APHP, alors que dans le conflit sous-jacent, personne n’aura su, n’aura pu, ou même n’aura peut-être voulu le régler quand il en était temps.
Au-delà de ce cas dramatique et de son fort relais médiatique, nous pensons nécessaire de dénoncer l’ambiance délétère qui règne aujourd’hui dans certains hôpitaux, ou pôles, ou services. Absence totale d’écoute des acteurs qui ne font pas partie de la fameuse «gouvernance», absence totale d’écoute de ces collègues de plus en plus nombreux en souffrance, et absence totale de réelle prévention des risques pour la santé au travail dans le corps médical, cette triple association malfaisante est aussi responsable de gestes de désespoirs.
Il s’agit malheureusement aussi d’un problème national. Depuis des années, Avenir Hospitalier ne cesse d’alerter les autorités (CNG , DGOS et ministère !), pour défendre des collègues harcelés depuis plusieurs années, sans que rien ne change vraiment. Tous sont de très bons praticiens, aucun n’a commis de faute qui aurait pu justifier d’une saisine des instances paritaires, mais tous ont pâti du système de gouvernance créé par la loi HPST et se sont heurtés par conviction déontologique à un mur administratif et à un pouvoir devenu pratiquement absolu. Tous connaissent  l’éviction, la confiscation du bureau, les rumeurs de couloir, les stigmatisations. Même les lanceurs d’alerte n’ont pu retrouver leur travail et sont toujours placardisés : personne jusqu’au plus haut niveau de l’Etat n’a le courage de rétablir l’honneur de ces collègues, quitte à prendre ses responsabilités et à dénoncer : qui le chef de pôle, qui le chef de service, qui le directeur, à l’origine de ces harcèlements divers. Certains médecins, en charge de responsabilités institutionnelles, sans doute trop honorés de leur proximité avec ce pouvoir, et d’ailleurs nommés par lui depuis HPST, contribuent à soutenir les néo-managers, quand ce n’est pas l’inverse : une vraie collusion managériale.
Alors, qu’attend-on ? Un, deux, trois autres suicides qui déclencheront :

  • Un nouveau Compte-Rendu de Directoire réuni en urgence et qui reprend tout ce que nous prônons depuis tant d’années ;
  • La convocation, là-encore, en urgence, d’un nouveau CHSCT « extraordinaire » dont l’accès est pourtant refusé «de manière normalement ordinaire» aux médecins hospitaliers, alors que, à Châteauroux comme à Paris la première réaction face au suicide est de le convoquer ?

Cela ne peut plus durer ! Nous demandons instamment que les risques psycho-sociaux des médecins soient reconnus, détectés et prévenus, que nous, organisations syndicales représentatives des Praticiens Hospitaliers, puissions, au même titre que tout autre salarié avoir accès au CHSCT ; que les CRP, dont l’un des rôles est de gérer les conflits, se réunissent et disposent des moyens de travailler sur ces dossiers, que nous soyons écoutés «pour de vrai» lorsque nous déclarons des cas de harcèlement et que des décisions soient prises, même si elles déstabilisent la hiérarchie hospitalière lorsqu’elle est notoirement abusive.
Certains collègues harcelés sont prêts à témoigner de ce qu’ils subissent… Il est de notre devoir d’entendre leur voix quand ils peuvent encore parler !

Dr Nicole SMOLSKI 06 88 07 33 14
Dr Pascale LE PORS-LEMOINE  06 60 76 48 15
Dr Max André DOPPIA 06 83 37 62 64

Suicide de médecin hospitalier : ce n’est pas faute d’avoir alerté !

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