Quand l’administration de l’Etat veut tout régenter sans se préoccuper des réalités du terrain… elle produit une crise sanitaire facilement évitable.
Le décret du 27 janvier 2015 reconnait les infirmiers de bloc opératoire (IBODE) en tant que spécialité et officialise l’exclusivité d’actes infirmiers en bloc opératoire. Stupéfaits de ne pas avoir été consultés dans la rédaction de ce décret qui touche pleinement à leur activité quotidienne, il n’en demeure pas moins que les chirurgiens et les anesthésistes soutiennent pleinement l’objectif de ce décret visant à revaloriser les compétences de ces IBODE.

Encore faut-il le faire dans des conditions répondant à la réalité du terrain pour un résultat bénéfique pour les infirmiers, les équipes opératoires et les patients !
Malgré un recours au Conseil d’Etat réalisé par l’UCDF en 2016, qui a abouti à la reconnaissance de l’erreur de l’Etat dans l’appréciation des mesures transitoires indispensables à l’application du décret pour sa partie 1B, à savoir 3 actes exclusifs « apporter une aide à l’exposition, à l’hémostase et à l’aspiration » , malgré une lettre des 4 fédérations hospitalières au Ministère de la Santé, malgré les multiples alertes de l’UCDF et du BLOC, l’administration refuse de prendre en compte sérieusement les 3 conditions incontournables pour appliquer ce décret  :

  • La validation massive des actes exclusifs pour les infirmiers diplômés d’Etat (IDE) en poste de façon à disposer d’assez de personnels pour opérer dans des conditions légales à partir du 1er juillet 2019,
  • Garantir un financement pérenne de formation et de de revalorisation de la rémunération des IBODE. Rien n’est proposé aujourd’hui pour assurer que les IBODE bénéficient financièrement de leur nouveau statut obtenu après deux années de formation coûteuses, accompagnés de perte de salaire et de sacrifices personnels importants,
  • Mettre en place une formation en alternance diplômante IBODE étalée sur 4 à 5 ans, adaptée aux capacités financières et humaines des employeurs et du personnel soignant.

Face à une obstination incompréhensible des Pouvoirs Publics qui refusent de considérer les conséquences pratiques d’une décision prise sous le précédent quinquennat, les chirurgiens et les anesthésistes se retrouvent dans la situation ubuesque de ne plus pouvoir exercer leur métier à compter du 1er Juillet 2019 dans les nouvelles conditions requises par la réglementation.
Etant pleinement responsables de l’ensemble du personnel et des actes réalisés au cours d’une intervention chirurgicale, il leur sera impossible de faire fonctionner les blocs opératoires à compter de cette date.
Le BLOC et l’UCDF appellent les Pouvoirs Publics à faire prévaloir l’intérêt général des patients et de prendre, dans les plus brefs délais, les décisions qui s’imposent pour que le décret IBODE représente un véritable progrès social pour le métier d’infirmier et non un simulacre de revalorisation qui risque de tourner à la crise sanitaire et sociale dans les établissements hospitaliers.

 

L’UCDF et le BLOC tirent une dernière fois la sonnette d’alarme sur la crise sanitaire qui se profile d’ici au 1er Juillet 2019 concernant l’accès aux soins chirurgicaux en France

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