TRIBUNE – Après les déclarations de Marlène Schiappa et l’annonce de l’élaboration d’un rapport sur la question des violences obstétricales, les gynécologues-obstétriciens ne décolèrent pas. Bertrand de ROCHAMBEAU, patron du syndicat national de ces spécialistes, défend l’épisiotomie en estimant que c’est un acte de prévention.
En évoquant devant le Sénat un chiffre erroné, celui d’un taux d’épisiotomie à 75% en France, Marlène Schiappa a jeté l’opprobre sur toute une profession, celle des accoucheurs. Elle doit démissionner! L’épisiotomie n’est nullement systématique. Elle a été réalisée dans 26,8% des accouchements par voie basse en 2010, selon l’Inserm, avec une différence entre les femmes venant pour une première naissance (44,4%) et les multipares (14,2%). Le terme de « violences obstétricales » doit être analysé sans perdre de vue que dans la vie d’une femme, il n’existe pas de circonstances plus dangereuses qu’un accouchement. La mortalité maternelle et néonatale des pays qui n’ont pas sécurisé la naissance en témoigne.
Notre priorité est de respecter l’accouchement dit naturel, et d’intervenir quand il ne l’est plus. L’épisiotomie est un acte de prévention qui doit éviter des complications plus importantes. Cette intervention peut laisser une cicatrice douloureuse, mais pas définitive, car elle peut être reprise. Les patientes évoquent plutôt un déficit d’information. La politique de santé privilégie les grosses « usines à bébés », où les soins sont dépersonnalisés. Pour favoriser le dialogue, la patiente devrait être guidée par le même soignant lors de sa grossesse, puis à l’accouchement. Cela nécessite des moyens financiers qui font défaut aujourd’hui.
Par Bertrand de ROCHAMBEAU, président du syndicat national des gynécologues obstétriciens (Syngof)
Violences obstétricales : « L’épisiotomie est un acte de prévention »
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