Le 12 mai, Avenir Hospitalier a organisé une journée consacrée aux réalités du présent et à l’avenir de la chirurgie hospitalière.

orateurs

C’était pour AVENIR HOSPITALIER une nécessité de faire le point sur la démographie, les évolutions de la profession, les perspectives ouvertes par le tout ambulatoire, les réorganisations en GHT mais aussi d’avoir un ressenti précis des chirurgiens.
Nous remercions fortement tous les orateurs qui ont tous transmis des messages clairs, et allant dans le même sens sans concertation préalable. Les interventions sont à lire en ligne (cliquez ici).
Nous avions réalisé au préalable une enquête (Resultats_Enquete), qui a montré en bref un très fort attachement au service public hospitalier, un très fort attachement à la profession médicale et au métier de chirurgien, un fort besoin d’équipe et de collectif, dans une profession plutôt jugée individualiste. Mais une forte déception sur un certain nombre d’items : relations avec l’administration, organisation au bloc opératoire, demandes de matériel, tensions pouvant mener au burn out, salaires et astreintes. Et une charge en permanence des soins importante, mal reconnue en terme de pénibilité.Pour nous, intersyndicale, nous retenons pour les actions à venir plusieurs points qui vont nous servir de fil directeur :

  • Démographie : le constat fait par la directrice du CNG est que sur la période 2011/2016, l’effectif global des PH en chirurgie tous statuts confondus, affiche une baisse de 1,2% en 5 ans. Le taux de vacance statutaire des PH temps plein en chirurgie est de 28,3 %, soit un taux de vacance supérieur de 2,0 points à celui enregistré pour l’ensemble des disciplines. Il ne serait donc pas acceptable que les chirurgiens soient exclus du dispositif d’attractivité destiné aux jeunes médecins, avec prime à l’engagement à la carrière hospitalière et avancement d’échelon, ce d’autant qu’ils aspirent à une reconnaissance financière de leur engagement.
  • Pénibilité : cet item émerge dans les 3 plus importants de l’enquête. Ceci est en rapport avec un fort engagement dans la permanence des soins, avec un repos de sécurité pris dans 25% des cas seulement, ou avec le nombre d’heures estimées hebdomadaires.  Les chirurgiens ne sont plus dans le mythe du héros ne se plaignant jamais, et un vrai travail de fond est à réaliser sur le thème de la pénibilité avec les caractéristiques propres à cette profession (carrière et retraites).
  • Attractivité : face au fort attachement au service public et à ses acteurs, il faut opposer le désenchantement lié à la faible reconnaissance institutionnelle, aux relations non satisfaisantes avec l’administration, notamment pour les demandes de matériel,  et à une FMC/DPC jugés pas satisfaisants, à un différentiel trop important sur les salaires privé-public….
  • Nous avons entendu les jeunes chirurgiens, qui jugent l’hôpital trop lourd pour leur donner envie en tout cas à temps plein, les difficultés à établir un plan de carrière dès l’internat, alors que le privé leur fait des appels dès cette période : la critique n’est pas que vers l’administration, mais aussi vers les chirurgiens seniors. C’est un challenge que chacun doit mesurer à l’avenir.
  • L’équipe : nous avons entendu que le temps du chirurgien seul à agir était révolu, et la taille de l’équipe chirurgicale sort dans les 3 items les plus importants. La réflexion en cours sur les réorganisations en GHT est dans ce cadre un cap vital, que les chirurgiens ne doivent pas laisser passer au sein de leur territoire : chacun doit être un acteur actif pour sa spécialité, et ne pas laisser les managers décider à la place des acteurs. Le projet médical commun doit être un projet médical d’équipe au niveau du territoire, sinon les GHT seront un échec retentissant.
  • La rémunération est jugée pas à la hauteur des engagements, notamment comparée à la concurrence libérale.

Un certain nombre de ces items relevés ne sont pas spécifiques à la chirurgie, mais nous notons qu’elles s’expriment avec force et véhémence (rémunérations, pénibilité, lourdeurs administratives et absence de reconnaissance), nous les avons entendues, et allons les relayer. D’autres sont  plus spécifiques, notamment la démographie et cet item doit être entendu dans les discussions en cours au ministère sur les spécialités devant bénéficier du plan d’attractivité. La taille de l’équipe est aussi assez spécifique, allant de pair avec l’item pénibilité. Ce qui renforce nos argumentaires sur la nécessité d’impliquer les acteurs.
Nous notons que nos revendications principales collent totalement à ce qui a émergé de cette réunion : un début de carrière simplifié et attractif (stop à tous ces statuts ou contrats de non titulaires précaires). Une reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit dans la carrière et pour les retraites. Plus de démocratie au sein de l’hôpital, pour que les médecins soient plus entendus et reconnus. Une rémunération plus adaptée aux responsabilités, en début de carrière, et aussi en fin avec un 14e échelon.
Nous allons donc continuer dans cette voie, avec la création au sein de notre intersyndicale, en lien avec l’autre intersyndicale amie la CPH, d’un « espace syndical chirurgie » spécifique. Nous vous invitons à nous rejoindre, car c’est ensemble que nous arriverons à faire valoir ces exigences et particularités.
Pour adhérer à Avenir Hospitalier : Téléchargez le bulletin d’adhesion

Avenir Hospitalier – 58 Rue Corvisart – 75013 PARIS
Site Internet : www.avenir-hospitalier.fr
E-mail : contact@avenir-hospitalier.fr

Compte rendu du Colloque Avenir Hospitalier : quel avenir hospitalier pour la chirurgie ?

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