La vie depuis quelques mois est devenue plus difficile dans les blocs obstétricaux des hôpitaux.

Malgré des années de compagnonnage respectueux entre gynécologues et sages-femmes, le mouvement mené par le «collectif» détériore nos liens…

Le SYNGOF, c’est vrai, a agi pour que la représentation légale des praticiens hospitaliers, soit admise à des discussions qui, bien au delà du statut des sages-femmes à l’hôpital via «le socle commun» de leur métier, amenaient à revoir non seulement toute la périnatalité, mais aussi l’ensemble du parcours de soin des femmes avec une certaine confusion entre «suivi de prévention» et «suivi global» des femmes…

Le collectif exprime un malaise des sages-femmes qu’il est, absolument et dans chaque hôpital, nécessaire d’écouter, mais au-delà, son manque de représentativité (aussi bien légale que réelle comme le montre, par exemple, les remontées de nombreux hôpitaux après enquête auprès des sages-femmes sur leur avis dans ou hors fonction publique hospitalière) ne permet en aucun cas dans une «république exemplaire» d’en faire l’unique interlocuteur d’une réforme pluridisciplinaire engageant la qualité des soins prodigués aux femmes et aux nouveau-nés : c’est ce que la ministre a acté par sa lettre de mission demandant à M. Edouard COUTY d’associer aux discussions les praticiens hospitaliers, et nous l’en remercions.

Les intersyndicales de PH sont issues des urnes.

Avenir Hospitalier compte en son sein le SYNGOF, ainsi que le SNPHAR-E, tous deux représentatifs de professionnels de la naissance.

L’Enquête flash menée par Avenir Hospitalier auprès des gynécologues obstétriciens conforte très clairement sa position simplement exprimée, et une expression sincère et argumentée, ne saurait, dans un pays démocratique, être systématiquement caricaturée en «agressivité»  ou corporatisme : notre vocation, notre engagement professionnel  auprès des femmes est beaucoup plus fort, beaucoup plus respectable que cela.

Nous partageons, et nous avons exprimé :

  • Notre soutien à la revalorisation salariale des sages-femmes.
  • Notre soutien à la «visibilité»  des sages-femmes par un statut médical distinct (mais «lisibilité»  ne veut pas dire confusion avec le statut de «PH»), dans, ou hors de la Fonction Publique Hospitalière : ceci les concerne… nous nous sommes simplement permis de faire remarquer que notre statut «hors FPH»  comporte bien des aspects délétères….
  • Le fait que les formations, responsabilités et horaires des GO et sages-femmes sont très différents (l’année de PACES est source pour certains de rancœur et de confusion. Pourquoi ne pas étudier de plus près les possibilités de passerelles ?).
  • Le fait que pour fonctionner, et en particulier dans la difficulté, il faut une «hiérarchie fonctionnelle» : en particulier, on ne peut demander à un gynécologue obstétricien de n’avoir aucun regard sur la limite physiologique/pathologie, mais d’en assumer «sans sourciller» les conséquences… soucis médicaux et médicolégaux en vue…
  • L’application des «recommandations professionnelles» est pour les gynécologues obstétriciens une base indispensable. Ces recommandations font suite à des discussions pluridisciplinaires dans la sérénité, entrent dans la gestion du risque, et les EPP : cette culture ne peut être remise en cause à l’occasion d’un mouvement de grève.
  • Les compétences de «suivi de prévention» dans un cadre organisé ne sauraient être assimilées à des compétences de gynécologie médicale, de suivi systématique des femmes… ceci a déjà été le cas exposant à des complications : notre devoir est de le dire.

Un DU de gynécologie en 1 an, augmente le niveau de connaissance, mais ne saurait  être validé comme une formation express équivalente de 5 ans d’internat, et de formation théorique et pratique +++ sous le regard permanent et attentif de gynécologues obstétriciens expérimentés. Dire cela n’est ni corporatiste, ni agressif, c’est seulement être «préventif», éviter le flou vis-à-vis des femmes : nous leur devons chaque jour de notre exercice une «information claire et loyale».

Il n’y a pas eu, il n’y a pas, et il n’y aura pas d’agressivité du SYNGOF vis-à-vis des sages-femmes. Nous refusons par contre la langue de bois.

Nos professions sont complémentaires, et l’une et l’autre tout à fait indispensables à la sécurité des soins, au même titre que bien d’autres, médicales, au premier rang desquelles bien sûr les anesthésistes réanimateurs, et les pédiatres, et, non médicales tout aussi indispensables au sein des équipes.

L’immense majorité des femmes juge «ni trop ni pas assez médicalisée le suivi de la grossesse». 

Le développement de «salles nature»  est une évidence, la révolution de la périnatalité et de la prise en charge de la santé des femmes sous contrainte d’un malaise et mouvement social en lieu et place d’une «expérimentation» et évaluation rigoureuse préalable engagerait par contre totalement la responsabilité des pouvoirs publics.

A chacun de vous de porter loyalement le message aux femmes.   

Nous ne pouvons que souhaiter que le climat s’apaise, et ceci est urgent !

Dans la sérénité rétablie, nous devrons prendre l’engagement de la poursuite des  discussions dans chaque équipe, afin d’adapter au mieux les soins à l’environnement et aux besoins des populations concernées.

Votre avis est capital, et le SYNGOF est un lieu important pour l’exprimer.

Soyez acteur de l’engagement de notre profession au service des femmes : le chemin démocratique en est la représentation syndicale :

Adhérer dès à présent au syngof

Pascale LE PORS-LEMOINE
Vice-Présidente du SYNGOF
Vice-Présidente d’Avenir Hospitalier

Mouvement des sages-femmes, le Syngof recueille l’avis des gynécologues et obstétriciens et porte leur parole

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